Le souffle

Ma première rencontre avec le yoga a été, bien évidemment, celle des asanas mais couplée simultanément au travail et au contrôle de la respiration. C’est à ce moment-là, avec la conscience du souffle, que le yoga a été une véritable révélation pour moi.

De notre premier à notre dernier souffle, la respiration est une véritable métaphore de la vie. En effet, elle ponctue notre vie et se modifie au gré de nos états d’âmes et de nos émotions. Court, saccadé ou long, régulier ou agité, profond ou superficiel, le souffle est influencé par les évènements, intérieurs ou extérieurs, qui nous arrivent.

La vie du yogi ne se mesure pas au nombre de jours, mais au nombre de ses respirations : le yogi cherche donc à respirer lentement et profondément (B.K.S. IYENGAR, La Bible du yoga).

La respiration appartient au système nerveux autonome, aux fonctions automatiques, végétatives mais elle est la seule fonction vitale qui, en étant perçue clairement par la conscience, peut être contrôlée et peut ainsi relier les fonctions du corps au mental. Ainsi, lorsque le souffle est agité, le mental en est affecté. A l’inverse, en domptant le souffle, on apaise le mental.

Notre souffle est notre baromètre intérieur. Ne dit-on pas « avoir le souffle coupé », « être à bout de souffle », « être soufflé » !

Stéphanie BRILLANT qualifie le souffle d’un « super-pouvoir » qui permet de soigner, de calmer, de restaurer la santé, d’augmenter ses capacités physiques et mentales et d’avoir une autre vision du monde  (L’incroyable pouvoir du souffle).

La respiration est, en effet, la clé de voûte du HATHA YOGA. Le mythe prétend que les dieux eux-mêmes ont offert comme cadeau aux hommes, le pouvoir d’agir sur le souffle. Grâce à ce pouvoir, l’homme peut se hisser au rang des dieux en éveillant ses forces subtiles.

Si le souffle nous relie à notre part divine, de mauvaises habitudes respiratoires peuvent grandement nuire à notre santé physique, mentale et émotionnelle.

Dans tous mes cours, une attention particulière est portée au souffle et nous explorons différentes techniques respiratoires anciennes comme modernes de PRANA VIYAYAMAS (exercices dynamiques qui allient les mouvements à la respiration) ou de PRANAYAMAS (exercices d’étirement du souffle accompagnés par des rétentions qui se pratiquent de manière immobile pendant un temps prolongé).

L’inspiration « PURAKA » en sanskrit – purifie – active le système sympathique (celui qui nous prépare à l’action et à répondre au stress appelé « fight or flight ») tandis que l’expiration « RECHAKA » en sanskrit – rejette – déclenche le système para-sympathique (celui qui nous calme et nous détend appelé « rest and digest »).

La phase de rétention qui existe naturellement à la fin de chaque inspiration et de chaque expiration s’appelle « KUMBHAKA ».

Au-delà de l’oxygène, nous absorbons du prana, cette force vitale ou son équivalent, le Qi, en médecine chinoise et dont le déséquilibre est à l’origine de toute forme de pathologie.

Les bienfaits méconnus et impressionnants de la respiration sont mis en lumière par Samuel GANES dans son livre SPIROTHÉRAPIE :

  • La respiration profonde permet d’utiliser 80 à 90% de la capacité pulmonaire (alors qu’une respiration normale n’en n’utilise que 20 à 30%) et d’entraîner une perte calorique équivalant à 140% de celle obtenue lors de 20 minutes de randonnée de vélo.
  • 5 minutes de respiration profonde permettent de ralentir et d’amplifier le rythme respiratoire, d’augmenter le taux d’oxygène dans le sang, de diminuer considérablement celui de dioxyde de carbone et de rendre alcalin le pH sanguin pendant une durée de 4 heures.
  • 80 % du gras que le corps élimine part dans l’expiration, les 20% restants sont évacués par les fluides corporels.
  • Pendant une rétention poumons vides, notre cerveau donne l’ordre à la rate, en 555 millièmes de secondes, de produire des globules rouges afin de capter l’oxygène dans nos muscles et organes pour éviter la mort cérébrale.

Et vous, maintenant ? Comment respirez-vous, ici et maintenant ?

  • Observez votre respiration, sans la juger, sans la contrôler, sans la modifier.
  • Concentrez-vous sur son rythme (rapide/lent), sa texture (l’air plus frais à l’inspir, plus chaud à l’expir), sa puissance (profonde/superficielle), sa fluidité.
  • Essayez d’écouter le son de votre respiration.
  • Observez les temps de pause qui s’installent naturellement entre l’inspiration et l’expiration.
  • Videz-vous complètement les poumons à la fin de l’expir ?
  • Inspirez-vous avant même d’avoir fini d’expirer ?
  • Observer l’égalité ou l’inégalité dans les 2 narines.
  • Conscience du processus de purification de la respiration : Nous respirons environ 21.000 fois/jour ce qui nous donne l’occasion environ 10.000 fois/ jour de nous remplir du positif, de l’utile et environ 10.000 fois/jour d’éliminer le négatif, le superflu, tout ce dont le corps n’a plus besoin : une vraie détox naturelle à chaque instant.

La fable du prana « l’essaim des sens » 

Swami Saradananda, dans son livre « l’art de la respiration » nous raconte la fable du prana, « L’essaim des sens », pour mettre en lumière son rôle fondamental :

« Un jour, le prana se disputait avec le mental et les sens. Chacun d’entre eux affirmait être la partie la plus importante du corps et ils se comportaient tel un essaim d’abeilles en colère, concourant bruyamment pour recevoir l’attention du corps. 

Le prana avertit les autres : « Ne vous faites pas d’illusions, c’est moi qui permets au corps de vivre. Je soutiens la vie en me divisant en cinq ». Mais, dans leur vanité, le mental et les sens refusèrent de le croire. Tentant de régler la querelle, ils décidèrent une expérience. Tour à tour, chacun d’entre eux quitterait le corps et resterait à l’écart pendant un an. A son retour, tous jugeraient quel est celui dont l’absence avait eu le plus grand impact sur le corps. 

La parole fut la première à partir. A son retour, elle demanda : « Comment vous êtes- vous débrouillés sans moi? » Les autres répondirent que, bien que le corps fût muet, ils s’étaient tous bien portés. 

Puis, la vue s’en alla pendant un an et le corps continua ainsi en dépit de sa cécité. 

Lorsque l’ouïe partit, le corps fut sourd, mais resta cependant vivant et sain. 

Même lorsque le mental s’en alla, le corps survécut, malgré son inconscience. 

Finalement, vint le moment que le prana quitte le corps. Tandis qu’il commença à prendre congé, le mental et les sens sentirent leur énergie décliner en même temps. Ils ne pouvaient tout simplement pas résister à la force du prana et ils furent attirés à sa suite, tel un essaim d’abeilles accompagnant sa reine hors de la ruche. Par conséquent, le corps commença à mourir. Inutile de dire que le mental et tous les sens s’excusèrent de leur arrogance initiale et implorèrent le prana de rester. 

A l’unanimité, ils furent d’accord que le prana était véritablement la partie la plus importante du corps ». 

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